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Les croisiéristes à bord du Pacific Princess ont été brusquement ramenés à la réalité lorsque le capitaine a décidé de changer de cap en pleine mer. Un changement de cap aussi soudain ne pouvait annoncer qu'une seule chose : un grave danger imminent. Pris de panique, les passagers ne pouvaient que spéculer sur la menace inconnue qui les attendait en haute mer. Ils ont fini par découvrir la terrible vérité et ne verront plus jamais l’océan comme avant.
Les passagers étaient montés à bord du Pacific Princess bien déterminés à profiter de leurs vacances et à oublier leurs soucis.
Ils s'attendaient à prendre le large et à voguer sur une mer d’huile en laissant tous leurs problèmes derrière eux.
Le bateau avait déjà sillonné la mer du Nord et fait escale dans les îles britanniques au cours de la croisière de 8 jours qui touchait presque à sa fin.
Les 670 invités à bord se dirigeaient désormais vers le port de Douvres, en Angleterre.
Mais le bateau a soudainement changé de cap, à la grande surprise des passagers qui se détendaient et appréciaient leur dîner quelques instants plus tôt.
Les bateaux de croisière ont généralement un cap bien défini. Tout changement, généralement dû à une tempête ou à une mer agitée, est planifié et exécuté avec soin.
Ce changement soudain ne pouvait donc annoncer qu'une seule chose : un danger imminent.
Le capitaine du Pacific Princess a instinctivement décidé de changer de cap après avoir repéré quelque chose d'alarmant dans le ciel : un éclat de lumière !
Il a prévenu les membres de son équipage et changé de cap afin de se diriger vers la lumière brillante.
Le capitaine a compris qu’il avait eu raison de suivre son instinct en se rapprochant de l’étrange source lumineuse.
Il ne s’agissait pas d’une illusion d'optique, mais bien d’une fusée de détresse !
Le capitaine savait que la personne qui avait lancé ce signal avait désespérément besoin d'aide, mais ignorait encore à quel point.
Aucun signal de détresse n'avait été reçu à la radio, et aucun navire n’était visible. La situation était particulièrement inquiétante, mais le capitaine a maintenu le cap.
Les gardes-côtes se chargent normalement de ce type de missions de secours, mais le capitaine savait que son bateau était plus proche.
Il était inquiet et souhaitait agir avant qu’il ne soit trop tard.
Le capitaine a vu quelque chose flotter peu de temps après avoir changé de cap, mais ne distinguait pas grand chose au départ.
Il ne voyait rien d'autre autour. S’agissait-il de simples débris ?
Les passagers du navire avaient déjà commencé à s'entasser le long des balustrades de chaque pont et balcon du bateau.
Ils étaient bien sûr curieux, intrigués et impatients de voir ce qui avait poussé le capitaine à changer de cap aussi brusquement...
En s’approchant, le capitaine a réalisé qu’un radeau de sauvetage était à la dérive !
Il a immédiatement été rassuré en voyant du mouvement à l'intérieur.
×Trois hommes étaient à bord, tous vivants !
Ils ont sorti la tête, soulagés de voir le bateau arriver après avoir attendu des heures que leur fusée de détresse attire l’attention de quelqu’un.
Le capitaine a préféré tenter une mission de sauvetage au lieu d'attendre l’arrivée des garde-côtes pendant des heures afin de secourir les trois hommes le plus vite possible, mais un tel sauvetage posait des problèmes de logistique.
En effet, les bateaux de sauvetage et de croisière sont conçus de manière très différente.
« Au départ, ils ne pensaient pas que nous allions réussir à les sauver », a déclaré Teena Dowd, passagère du Pacific Princess.
« Nous étions tous nerveux sur le pont supérieur, à retenir notre souffle ».
Le bateau de croisière s’est approché des marins à la dérive afin que les membres de l’équipage leur lancent une corde.
Ils ont préparé une échelle afin de les faire grimper, mais l’exécution de ce plan s'est avérée plus complexe que prévu.
Un des hommes a tenté de monter pour se mettre à l’abri, mais a fini par glisser et tomber à l'eau.
Les marins ont heureusement pu le rattraper et le ramener à bord du canot de sauvetage.
Les membres d’équipage du bateau de croisière ont ensuite tenté de construire une échelle plus solide.
Au bout d’environ une heure, ils ont finalement réussi à faire monter les trois hommes à bord. Mais l’aventure n’était pas encore terminée...
« Tout le monde a applaudi lorsqu’ils sont montés à bord », a confié Teena.
« Mais le capitaine nous a ensuite annoncé qu'il manquait encore deux matelots et qu’ils étaient toujours à leur recherche ».
Le bateau de croisière est resté dans la zone dans l'espoir de retrouver les deux matelots, et la garde côtière a envoyé des hélicoptères, des canots de sauvetage et plusieurs bateaux.
Les hommes disparus étaient apparemment tombés à l'eau lors du naufrage de leur navire suite à un accident bizarre.
Les recherches ont continué toute la nuit jusqu'à environ 3h30 du matin avant de reprendre le lendemain matin lorsque les corps des deux marins disparus ont finalement été retrouvés.
Un dénouement particulièrement déchirant. Une autre catastrophe en mer a eu lieu un an plus tard, mais les naufragées ont eu plus de quelques heures à attendre cette fois-ci.
En effet, Jennifer Appel et Tasha Fuiava sont restées à la dérive pendant cinq mois ! Enfin, c’est en tout cas ce qu'elles prétendent.
Début mai 2017, Jennifer et Tasha sont montées à bord de leur yacht, le Sea Nymph, avec leurs chiens, Valentine et Zeus.
Elles projetaient de naviguer d'Honolulu à Tahiti lors d’un voyage d’environ 3 semaines, mais leur plan a rapidement changé suite à un évènement inattendu.
Une tempête dévastatrice a endommagé le Sea Nymph peu de temps après son départ. Le système de gouvernail étant pratiquement inutilisable, J. Appel et T. Fuiava étaient désormais incapables de maintenir le cap.
Les deux femmes étaient donc impuissantes et complètement à la merci du Pacifique à peine quelques heures après avoir rejoint le large.
Les deux femmes, qui s'étaient rencontrées à peine quelques mois plus tôt, formaient un drôle de duo. J. Appel avait 47 ans au début du voyage et T. Fuiava seulement 27 ans.
Malgré une différence d'âge importante, leur expérience en navigation était quasiment la même, c’est-à-dire quasi inexistante.
T. Fuiava avait travaillé en tant qu’agente de sécurité dans les îles Samoa, et J. Appel en tant que paysagiste au Texas.
Cette dernière avait pour projet de s'installer sur l'île polynésienne et de se lancer dans l'agriculture biologique. T. Fuiava, elle, n'était là que pour l'aventure, et elle allait être servie !
Les deux femmes s’étaient relativement bien préparées avant le départ malgré leur expérience limitée. Elles avaient par exemple prévu suffisamment de nourriture pour qu’elles et leurs deux chiens aient de quoi vivre pendant un an. J.
Appel et T. Fuiava étaient au moins assurées de ne pas mourir de faim perdues en plein Pacifique.
Les jours se sont transformés en mois, suscitant l’inquiétude des amis et de la famille des deux femmes. La mère de T.
Fuiava a ainsi signalé que sa fille avait disparu en mer au bout de quelques jours seulement, ne recevant plus aucune nouvelle. Personne ne connaissait leur itinéraire et leur état de santé suite à la tempête.
Le bateau des deux femmes a finalement été repéré fin octobre 2017, près de 5 mois après leur disparition.
Des pêcheurs taïwanais ont découvert le bateau à environ 1 600 km des côtes japonaises et s’attendaient au pire en s'approchant du Sea Nymph à la dérive.
J. Appel, T. Fuiava, ainsi que leurs deux chiens, étaient bel et bien en vie après cinq longs mois en mer sans le moindre contact !
Les pêcheurs taïwanais ont contacté les garde-côtes américains basés à Guam, et l'USS Ashland a rapidement été déployé afin de venir à la rescousse des deux femmes et de leurs animaux de compagnie.
J. Appel a confié que l’apparition du navire de la Marine à l'horizon était comme le salut ultime. Elle a expliqué : « Ils nous ont sauvé la vie.
Nous avons ressenti beaucoup de fierté et étions tellement heureuses en les voyant, un vrai soulagement ». Les femmes avaient bien évidemment des histoires complètement dingues à raconter à propos de leur longue dérive en mer.
J. Appel a notamment évoqué plusieurs rencontres avec un banc de requins-tigres et a ainsi expliqué que certains spécimens mesurant jusqu'à 9 mètres de long encerclaient parfois leur yacht et apprenaient à leurs jeunes à chasser. J.
Appel a confié que les requins se lançaient contre le bateau et attaquaient la coque la nuit.
Certaines personnes ont toutefois émis des doutes quant à la véracité des aventures de J.Appel et T.
Fuiava en entendant parler de leur sauvetage et leurs anecdotes, comme George Brugess, spécialiste des requins au musée d’histoire naturelle de Floride, qui était particulièrement sceptique.
George Brugess a remis en question le récit de J. Appel en expliquant que les requins-tigres n’étaient pas des animaux sociaux et qu’ils ne se déplaçaient jamais en bancs.
Il a également souligné que les requins-tigres étaient loin de faire 9 mètres de long et qu'ils n’apprenaient pas non plus à leurs jeunes à chasser.
D'autres remettent en question l’existence même de la tempête qui aurait détruit le bateau. Le National Weather Service a confirmé qu'il n'y avait pas eu de tempête le 3 mai, date pourtant mentionnée par les deux femmes.
Des images satellites de la NASA ont confirmé les informations du bulletin météorologique, mais J. Appel est restée sur sa position.
Selon elle, les deux femmes auraient essuyé une tempête de force 11. Pour le prouver, elle avait même imprimé l’e-mail d'un garde-côte qui prévoyait des vagues de 3 mètres ce jour-là.
Cependant, une tempête de force 11 produit des vagues de 11 à 16 mètres, et les affirmations de J. Appel semblent donc largement exagérées.
L'autre grand mystère qui plane autour du Sea Nymph concerne l’absence de signal de détresse.
Le yacht était bien équipé d’une radiobalise de localisation des sinistres fonctionnelle, alors pourquoi les femmes n’avaient-elles pas utilisé leur dispositif de sauvetage ?
Interrogées sur la question, elles ont déclaré ne s’être jamais senties en danger au point d'activer l'alarme. Qui sait ? Elles avaient peut-être atteint le nirvana absolu après cinq mois de dérive ?
Ça paraît quand même un peu long pour rester assise à ne rien faire en attendant l’arrivée éventuelle des sauveteurs.
L’histoire de J. Appel et T. Fuiava a été passée au peigne fin, et certaines publications ont décrit les deux femmes de manière peu reluisante. Le Daily Mail a par exemple fouillé dans le passé de J.
Appel, révélant qu’elle avait travaillé en tant que « dominatrice professionnelle et danseuse exotique », mais le rapport avec cette histoire en mer n'est pas très clair.
Les femmes ont lancé une campagne via une page GoFundMe qui revenait en détails sur tout ce qui avait été mal interprété.
La page, qui a reçu de nombreux commentaires négatifs, n'a recueilli qu’une trentaine d’euros en l’espace de 11 mois.
Les deux femmes ont cependant confié ne pas avoir tiré un trait sur de nouvelles aventures en mer, malgré la remise en question de leur expérience et les vives réactions dont elles ont été la cible.
Elles ont toutefois précisé qu’elles se prépareraient un peu mieux la prochaine fois.
Nous ne connaîtrons peut-être jamais la vérité sur cette journée fatidique en mer, mais le plus important, c’est que personne n’a été blessé lors de cet événement étrange, même pas les toutous ! Ce qui se passe en mer... reste en mer !